18 juin 2015

La dernière : Faire venir des immigrés dans nos villages pour les repeupler !


Public Sénat nous a offert, le 16 juin 2015, la raffarinade du jour : faire venir des immigrés dans nos villages pour les repeupler. Cela permettra d’éviter les fermetures d’écoles et de services publics, et de surcroît cela permettra une intégration facile de ces personnes. Selon l’ancien Premier ministre, le dépeuplement de nos villages est une réalité, et l’immigration lui semble d’évidence la seule façon d’y pallier.

Mais qu’est-ce qui lui est passé par la tête ? L’auteur de quelques jolies formules, telles que la France d’en bas, a-t-il perdu la raison ? Il nous avait pourtant habitués à faire preuve d’un certain bon sens, quasi pompidolien. Et soudain l’homme raconte des énormités.

La dépopulation rurale est une réalité ancienne, très ancienne même. On ne peut pas comparer le village de 1914 avec celui de notre époque. La faute à la mécanisation de l’agriculture qui entraîne la disparition des ouvriers agricoles, à la concentration des exploitations, à l’attrait de la ville aussi, où beaucoup pensent qu’on vit plus agréablement. Parallèlement, plus un village de France qui ne dispose d’un ou plusieurs lotissements à l’esthétique douteuse, quand il ne s’agit pas de véritables verrues dans le paysage : les campagnes se repeuplent de citadins qui viennent y construire leurs pavillons, y dormir, y allumer leur barbecue le dimanche et se plaindre du bruit des coqs, des chiens, et de cloches. Se plaidront-ils un jour de l’appel du muezzin ?

Mais faut-il à tout prix repeupler les villages ? On peut rêver, pourquoi pas, à une re-ruralisation de la France, dans un mouvement de retour à un mode de vie plus simple, moins stressant, moins consommateur. Autant dire que nous en sommes loin. Mais les peupler d’immigrés, c’est assurément une curieuse idée.

On y verrait alors, selon Raffarin, quelques familles africaines ou maghrébines s’installer dans des fermes abandonnées, leur redonner vie, inscrire leurs enfants à l’école, se présenter aux élections municipales, organiser le tournoi de manille coinchée ou de pétanque, et aussi fréquenter l’église enfin rouverte grâce à eux. Et voilà comment nos villages reprendront vie, dans une harmonie et une intégration parfaite.

Le hic, c’est que les Français ne sont sans doute pas d’accord ! Monsieur Raffarin, censé représenter le peuple, se soucie-t-il de son avis ? Pardon pour cette question stupide. Mais que dira ce peuple si l’on installe des colonies de peuplement maghrébines dans ses villages ? Que dit-il déjà à propos des banlieues ? Supporte-t-il ces repeuplements sauvages qui lui sont imposés depuis des décennies par un pouvoir politique incapable de diagnostiquer l’origine du mal ? Alors proposer un changement de population dans nos campagnes, parlons-en !

Monsieur Raffarin n’est pas un Français comme les autres. Il se veut humaniste, et n’est sans doute pas dépourvu de quelques véritables qualités personnelles. Mais comme tous les hommes de pouvoir, il est déconnecté des réalités. Faisons lui crédit de l’ignorance. Mais l’ignorance n’est pas une excuse quand on aspire à des responsabilités nationales.

Proposons plutôt à l’ancien Premier ministre d’accueillir dans son immeuble des familles immigrées, pour mettre en application son plan, à titre expérimental. À n’en pas douter, il risque de changer d’avis rapidement. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

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