19 février 2017

Colonisation : lui président, Hamon pourrait présenter des «excuses»



«Clairement» opposé à l'emploi de l'expression «crime contre l'humanité», le candidat PS dit refuser toute «concurrence mémorielle». Il réfléchit toutefois à la forme que prendraient ses «regrets» s'il était élu.


Alors qu'Emmanuel Macron est englué dans une vive polémique depuis qu'il a qualifié la colonisation en Algérie de «crime contre l'humanité», Benoît Hamon a lui aussi dénoncé cette période de l'Histoire mais a particulièrement veillé à ne pas reprendre l'expression du leader d'En Marche!. Invité du «Grand Jury» RTL/Le Figaro/LCI ce dimanche, le candidat socialiste a dit s'opposer «clairement» à ce terme.

«Je ne suis pas pour caractériser cela comme (tel). Pourquoi? Parce que président de la République, demain, cela veut donc dire que l'on envisage qu'une Cour pénale internationale puisse juger des Français pour crimes contre l'humanité, d'une part. Et d'autre part que nous hissons cette blessure-là au niveau de la Shoah, du génocide rwandais, du génocide arménien... Et je ne veux pas, moi, rentrer dans une forme de concurrence mémorielle», a-t-il avancé.

Hamon fustige le double-discours de Macron

Toutefois, le député des Yvelines a ajouté qu'il considérait «que la blessure (et) le fardeau qui est celui de la France à l'égard des peuples qu'elle a colonisés et opprimés, est un fardeau qui suppose que l'on exprime publiquement les regrets qui sont ceux de la République à l'égard de (ces) peuples». «Ça peut aller jusqu'à des excuses», a-t-il même dit. Avant de temporiser: «Il faudra exprimer des regrets. Vous parlez d'“excuses”, je verrai si c'est sous cette forme-là que nous devrons adresser nos regrets aux peuples qui sont ceux d'Algérie, de Tunisie, du Maroc et tous les pays qui ont subi la colonisation, mais il me semble que nous devons regarder notre histoire en face.»

Appelant à «regarder notre Histoire en face, pour ce qu'elle a pu avoir de radieux (et) de glorieux, mais aussi pour ce qu'elle a pu avoir de tragique», Benoît Hamon a revendiqué de n'avoir «qu'un discours sur ces questions-là». Contrairement à Emmanuel Macron, dont il ne «comprend pas» la démarche qui consiste à «parler, dans un livre en France, des bienfaits de la colonisation, et de dire que c'est un crime contre l'humanité dans un discours à Alger». «Ça n'est pas très sérieux», a-t-il jugé.

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