19 février 2017

De profundis Macronibus


Vous le connaissez, Jean Foupallour, il ne s’agit pas du genre de mec qui laisse les copains éponger les tournées sans participer. Tout au contraire il a toujours fait preuve en la matière de l’inépuisable énergie qui caractérise le pilier de comptoir, convaincu des multiples vertus que possède toute boisson alcoolisée consommée sans la moindre modération… Et cependant aujourd’hui il carbure au Vichy, Jeannot ! « Cherchez l’erreur » comme dit l’ami Grauburle, un peu scandalisé devant une attitude aussi insolite, surprenante et même irresponsable. Pochetron ça implique des obligations: il faut tenir son rang, que diable, surtout ne pas déroger sous peine de déchéance! L’aristocratie bistrotière possède son code d’honneur et elle y tient, vous pouvez me croire, et ce n’est pas Derrière Napoléon (1) qu’on va commencer à laisser de telles valeurs s’en aller à vau l’eau, comme le premier gouvernement français venu l’intérêt bien compris du pays.

Toujours attentive à la santé de sa clientèle enracinée, la brave Thérèse, derrière son vieux comptoir à la patine séculaire, ne manque pas de s’inquiéter d’une éventuelle saloperie genre cirrhose, susceptible de mettre un terme prématuré au relations amicales qu’elle entretient depuis des décennies avec l’olibrius en question. L’hypothèse apparaît d’autant plus crédible qu’elle se révèle en parfaite adéquation avec le look du camarade Foupallour, lequel, maigre comme un stockfisch de la Rue Pairolière, trimballe cependant un durillon de comptoir à faire péter les boutons de sa chemise distendue. « On dirait une ficelle avec un nœud » comme disait je ne sais plus qui à propos d’une nana squelettique enceinte de huit mois! Sans parler d’un teint à la Omer Simpson révélateur d’un foie plus accoutumé à filtrer le pastaga que l’eau minérale, fût elle naturellement gazeuse.

« C’est pas ça, les amis, nous rassure illico l’intéressé, moi ça va, mais on ne peut pas en dire autant de mon permis. Figurez vous que l’autre jour j’avais pris la bagnole pour aller faire trois courses à l’hypermarché, vous savez, histoire de soulager un peu bobonne vu qu’elle commence grave à donner de la bande, et v’la-t-y pas qu’elle m’appelle au téléphone pour me dire qu’elle avait oublié de marquer les croquettes du chat sur la liste! Moi, vous savez, j’ai déjà du mal à faire une seule chose à la fois, alors téléphoner et conduire ça me fait trop, forcément. Du coup, le putain de feu rouge qui se pointait juste pour me faire chier je ne l’ai pas vu…et les deux saloperies de motards planqués derrière non plus, naturellement! Bref, je ne vous fais pas un dessin, feu rouge oublié plus téléphone, déjà, ça va chercher vachement plus loin qu’un simple tabassage de flic par petit « jeune » contrôlé sur la voie publique. Seulement, en plus, les cognes ne loupent jamais pareille occase de vous faire souffler dans leur merderie de ballon…et ceux là, ils ne l’avait pas oubliée leur machine à niquer les ivrognes, comme notre vieux pote Rouquidant(2), vous vous souvenez… ah le brave homme! »

Il en a les yeux tout humides de l’évocation, Jeannot, ce qui ne l’empêche nullement, après une gorgée de Vichy suivie de la grimace y afférente, de nous conter la suite: l’éthylomètre, évidemment vira au rouge, d’où prise de sang et, coup de pot faut reconnaître, vu qu’on se situait même pas à neuf heures du matin, dose à peine supérieure au plafond autorisé. Un vrai miracle! Les poulets l’ont laissé repartir mais son permis, par le fait, ne tient plus qu’à un fil. Alors comme tout à l’heure il s’en va rendre visite à sa tante, laquelle frise les cent ans tout en vivotant dans un bled de montagne à soixante douze bornes d’ici, eh bien il boit de l’eau, Jeannot! Voilà à quoi nous en sommes réduits de nos jours avec toutes les ligues de mes deux contre la « violence routière ». Bon d’accord, c’est vrai, au volant il représente un danger public pire que Mesrine en son temps, mais à jeun ou bourré comme un cochon c’est du pareil au même…voire pire, vu que la soif ça le déconcentre!

Le vieux Maurice, lui, l’aventure de ce pauvre Jeannot le met au comble de l’excitation!

« Dis donc, encore heureux que tu ne l’avais pas volée la bagnole, sans quoi tu faisais carton plein! Mais bon, faut quand même pas pousser, elle n’a rien d’autre à foutre, la flicaille, que de courir après les vieux soiffards qui roulent à quarante à l’heure maxi dans leurs guimbardes du siècle dernier? Un gus comme voilà Jeannot, c’est sûr qu’il carbonise un peu les feux de signalisation mais ce n’est tout de même pas grand chose à côté de ce qui se passe dans les banlieues, merde! Là bas c’est pas les feux qu’ils crament, ce sont carrément les flics! Mais pour les poulagas à moto, pour sûr que c’est plus paisible de courser le Foupallour plutôt que Mohamed et Mamadou dans leur repaire! Et regardez un peu l’autre petite tarlouze, là, le Macron de ces messieurs-dames, z’avez vu? Lui histoire de dire un truc il prévoit de remettre la « police de proximité » dans les quartchiers sans-cible! La police de proximité! Y en a vraiment, je vous jure! Elle va bricoler quoi la police en question, hein, je vous le demande? Ben moi je vous le dis, au mieux elle va jouer au foot avec les petits nenfants pas encore en âge de faire la chouffe à l’orée des cités, au pire elle va participer comme tout le monde au trafic de stups en garantissant, par leur autorité déléguée, la tranquillité du commerce. En revanche on voit mal comment ils pourraient envisager de jouer les shériffs, les bourres de proxo, vu qu’à la première tentative ça aboutirait à des funérailles solennelles en présence du présidenticule Macroncron soi-même… Avec des idées comme celles-là, on pressent qu’il va pisser loin, le règne à Manu Belle-Gueule, y va nous résoudre l’insécurité par l’absurde, comme on lui a appris à Polytechnique, vous allez voir… et le reste aussi, m’est avis: comme perspectives, avec ce zigomar on est blindés!

« Et attention, hein, vous l’avez entendu, l’autre jour à Alger, ce merdeux? Crimes contre l’humanité qu’il a dit le mec en parlant de la colonisation! Crime contre l’humanité! Non mais les couilles m’en tombent dans les souliers ma parole! Avec les copains, quand on se farcissait les Fellouzes dans les Aurès, jamais on aurait imaginé une saloperie pareille! Il était même pas encore dans le slip de son papa, le petit connard, qu’on se faisait enterrer dans le sable avec la bite dans la bouche après que les charmants ancêtres de nos petits beurs tueurs de flics, nous aient sorti les yeux des orbites avec une petite cuiller! Crime contre l’humanité! Pédé va! Je ne parle pas des sub-saharien, vu que là je ne sais pas trop; en revanche les copains d’Algérie, je vous les garantis sur facture, en fait de crimes contre l’huma ils ne craignent personne, ceux-là. Et je ne vous parle même pas des emmerdements qu’ils nous ont causés à longueur de siècles, quand ils débarquaient sur nos côtes, à ramasser des pauvres types et des gonzesses en vue de les vendre comme esclaves dans leur saloperie de bled! Pour les arrêter on n’avait trouvé que la colonisation: on faisait peut être suer le burnous mais au moins on sauvegardait la tranquillité chez nous… Et je vous ferai respectueusement remarquer que les tuiles ont recommencé à nous tomber sur la gueule en averses tropicales depuis la décolonisation. Vu qu’aujourd’hui, carrément, les colonisés c’est nous, faudrait peut être qu’il se remette les pendules à l’heure, le futur président de mes deux, qu’il regarde un peu où il met les pieds avant de foncer, ça lui éviterait des soucis…

« Sans compter que par dessus le marché, il se fout ouvertement de leurs gueules, aux Pieds-Noirs! « Je vous ai compris » il leur a sorti, hier, à Toulon! Non mais vous vous rendez compte! Comme Charlot Gros-Pif quand il les avait sodomisés à sec et sans vaseline! Faut le faire ça, tout de même! La provocation portée à ce niveau-là, de deux choses l’une, c’est soit de la connerie supersonique, soit du grand art… J’inclinerais plus volontiers vers la première hypothèse mais je peux me gourer… Et c’est ce morpion qu’on veut nous refiler en Mai prochain! Alors moi je vous le dis, on était déjà au trente-sixième sous-sol, ben là va falloir commencer à creuser, y a de l’ouvrage en perspective!

« Mes amis, cul-sec à la santé des cons qui votent ! Et tu nous remets une tournée, Thérèse, en mémoire de mes potes criminels contre l’humanité, torturés, mutilés et massacrés par les Fellaghas!
« Allez, avec moi, tous en cœur: de profundis, Macronibus, lalalalalalalalalalala, lala… »

Bonne semaine à tous, n’écoutez pas trop les media…

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1) Le système WordPress m’ayant privé de toute possibilité d’insérer des liens, je vous renvoie à mon lamentable ouvrage « Derrière Napoléon » que vous trouverez tout en haut de la page, ou bien encore, à droite sous la rubrique « PAGES », suffit de cliquer.

(2)Le jour où, saouls comme des bourriques dans la 4L de Grauburle, nous tombâmes sur le Brigadier Rouquidant qui avait oublié les éthylomètres à la caserne (Derrière Napoléon-Chapitre IX)


Source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.